Qu’est-ce qu’une décision ? À quoi sert une décision ? Bonne ou Mauvaise décision : quels sont les critères d’évaluation ?

Le mot « décision » en a été emprunté au latin « décisio » qui nous  vient du verbe  » decidere « qui désigne l’action de  » trancher une question ».

La décision proviendrait dès lors d’une question à trancher. Très longtemps la décision a été vue comme le produit de la raison, du raisonnement. C’était donc le privilège de personne aux cerveaux bien structurées :  » les décideurs  » ceux qui décident.

On a pensé à un système  » superviseur » ( Norman et Shallice) et à un système basé sur le langage comme fondement du processus de décision. Puis on a intégré les émotions et la cognition( Damasio).

Ne doit-on pas penser « la décision » comme l’action fondamentale de notre système nerveux, et donc de notre survie ?

La décision est partout dans notre quotidien :

Dois je  me lever à 7 :30 ou plutôt à 7 :00  ?

Est-ce que j’achète de l’huile d’olive ou de tournesol ?

Est-ce que je démissionne de mon poste salarié pour créer mon entreprise ?

A chaque question s’offrent des possibilités, il m’appartient de faire un choix, de décider.

Observons-nous, quel type de décision prenons-nous ?

Ce matin :

Ai-je décidé de me lever à 7 :00 plutôt que de 07 :30 pour me laisser plus de temps ?

Quel a été le cheminement de ma pensée ?  ai-je pesé le pour et le contre ?

Ai-je anticipé, ai-je visualisé ma matinée , ma journée ?

En fait à chaque décision je vais peser le pour et le contre. Ce peut être extrêmement rapide sans que l’on s’en rende compte .Une décision peut se prendre totalement à notre insu consciente.

La décision est une action mise au service de la survie, nous allons très vite apprendre des actions que nous avons déjà vécues et de leurs conséquences .

Nos décisions vont parfois en découler de manière presque automatique, comme si nous avions pour les actes usuels un « prêt à décider ».

Notre cerveau étant un magnifique répétiteur il privilégiera « le faire pareil »  au « faire différent- faire nouveau ».

Le « faire pareil » c’est le faire comme « j’ai déjà fait » et c’est aussi « faire comme je vois les autres faire ».

Toutes ces répétitions, toutes ces observations vont mettre en place progressivement des critères de décision ou de non décision (vue comme décision de ne pas décider) .

« La décision n’est donc pas seulement raison , elle est aussi action » , elle est « simulation de l’action » selon Alain BERTHOZ.

A chaque décision s’offrent des possibilités, du moins des possibles.

Un « possible » est une anticipation de ce qui pourrait être.

La décision c’est l’action de choisir quel possible me conviendra le mieux selon mes critères.

La décision consciente et inconsciente dépendra donc des possibles que nous serons mesure de visualiser ou de pressentir , de nos critères de choix et de notre audace.

Le processus de décision est donc une « multi actions » qui peut impacter notre survie et notre vie.

La décision prise tranchera la question, ainsi plus on aura de possibles, plus nos critères de choix seront variés et subtiles, plus la décision sera spécifique, adaptée et anticipatrice.

Plus l’audace sera forte, plus la décision sera singulière.

La décision est une action qui consomme de l’énergie, ainsi elle a vocation à être répétée , parfois même , dans des cas qui ne seront pas similaires. Les décisions sont prises en permanence qui orientent et constituent notre vie.

Le cerveau adorant faire ce qu’il connait déjà, la décision décidée sera elle même un possible pour les suivantes.

Une décision dite « décidée » nécessite donc imagination, captation ,agilité , perception, sensorialité, évaluation, anticipation et audace.

Prendre des décisions différemment nécessitera de mobiliser et parfois d’acquérir des aptitudes multiples et parfois nouvelles

Pour faire différemment il faut décider autrement.

Alors observons nos décisions que nous prenons, observons les questions qu’elles nous posent.

Avec le recul sont-elles de bonnes ou mauvaises décisions ? sont-elles contraintes, adaptées, souples… ? M’ont-elles été utiles ?

Auteur : Anne THIRIAT

 

 

 

 

 

 

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